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Petits Papiers d'Albion

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15 juin 2009

Les Fiancailles de M. Hire

51GJNJCXJ7L Georges Simenon 1933 Le Livre de Poche 190 pages Monsieur Hire est un petit bonhomme rond qui vaque a ses petites affaires en serrant sur son coeur sa petite serviette en cuir noir. Le soir, il rentre dans sa petite chambre des faubourgs et se prepare une dinette sur un petit coin de table. Mais la police le surveille: tout le quartier soupconne monsieur Hire d'avoir etrangle une prostituee. Dans cette chasse a l'homme silencieuse, seule sa voisine d'en face, la belle cremiere qu'il observe le soir a sa toilette de derriere ses rideaux tires, semble prendre sa defense. C'est l'histoire d'une rencontre entre Balzac et le roman noir, d'un roman noir sans arme du crime. Monsieur Hire est un pauvre diable qui touche au sublime sous la plume depouillee de Simenon. Un grand roman. Ouverture 'La concierge toussota avant de frapper, articula en regardant le catalogue de la Belle-Jardiniere qu'elle tenait a la main: "C'est une lettre pour vous, monsieur Hire." Et elle serra son chale sur sa poitrine. On bougea derriere la porte brune. C'etait tantot a gauche, tantot a droite, tantot des pas, tantot un froissement mou de tissu ou un heurt de faiences, et les yeux gris de la concierge semblaient, a travers le panneau, suivre a la piste le bruit invisible. Celui-ci se rapprocha enfin. La cle tourna. Un rectangle de lumiere apparut, une tapisserie a fleurs jaunes, le marbre d'un lavabo. Un homme tendit la main, mais la concierge ne le vit pas, ou le vit mal, en tout cas n'y prit pas garde parceque son regard fureteur s'etait accroche a un autre objet: une serviette imbibee de sang dont le rouge sombre tranchait sur le froid du marbre...'
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11 juin 2009

La Maison du Sommeil

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18 mai 2009

The Paris Review Interviews, vol.3

ParisReviewGourevitch Introduction de Margaret Atwood Edite par Philip Gourevitch Editions Canongate 445 pages - pas encore de traduction francaise a ma connaissance - The Paris Review, c'est, depuis 1953, la creme de la creme des interviews litteraires. Pour les malchanceux nes (un peu) apres, ils ont eu l'excellente idee de publier des receuils de leurs entretiens, dont voici le troisieme volume. Le casting est de premiere qualite, de Simenon, interviewe en 1955, a Norman Mailer, en 2007, en pasant par Evelyn Waugh, Harold Pinter, Joyce Carol Oates, Ted Hughes, Martin Amis et Salman Rushdie. The Paris Review nous fait rentrer dans l'intimite de chacun de ces ecrivains - l'image n'est pas vaine : Evelyn Waugh conduit son entretien en pyjama blanc depuis le lit d'un palace londonien, et Norman Mailer et son interviewer font la sieste cote a cote - et nous fait partager cette activite intime entre toutes, l'ecriture. Toutes les - bonnes - questions sont posees, du trivial au sublime. Quels auteurs les ont inspire? Comment surmontent-ils le vertige de la page blanche? Comment reagissent-ils a la critique? Quelle methode infaillible permet a Simenon d'ecrire six livres par an? Pourquoi Evelyn Waugh n'a-t-il jamais inclus de personnages isssu de la classe ouvriere dans son oeuvre "I don't know them, and I'm not interested in them. No writer before the middle of the 19th century wrote about the working class other than as grotesques or pastoral decorations. Then when they were given the vote certain writers started to suck up to them." Qu'est ce qui, selon Harold Pinter, rend ses dialogues si pertinents : "I think possibly it's because people fall back on anything they can lay their hands on verbally to keep away from the danger of knowing, and of being known." Pourquoi Ted Hughes choisit-il si souvent de faire parler des animaux: 'I suppose because they were there at the beginning. Like parents." Un livre passionant, qui donne envie d'ecrire, et puis de lire, encore.
11 mai 2009

When we were bad

41u8WuLeSKL Charlotte Mendelson Editions Picador 321 pages L'histoire s'ouvre sur le mariage de Leo, fils aine du rabbin Claudia Rubin, figure de proue de sa communaute et maitre a penser pour le pays. Mais la photo de famille n'aura jamais lieu : a l'instant du oui fatidique, Leo plante la sa fiance et s'enfuit avec une paroissienne. C'est le premier acte d'une crise ou se jouera la cohesion du groupe familial, contre les aspirations de certains de ses membres. Au centre de la toile, il y a la redoutable Claudia Rubin, qui couve ses paroissiens et tient sa famille d'une main de fer, qui exige un engagement sans faille et pour qui tout se resout autour d'une table de fete. Elle est le pole magnetique autour duquel tous gravitent, jusqu'au jour ou certains se mettent a vouloir jouer les electrons libres. A commencer par Norman, le mari soumis, dont le talent est reconnu par un editeur au moment meme ou sa femme va publier son dernier livre. Et puis Frances, la fille ainee, le vilain petit canard, malheureuse dans son mariage arrange. Et Leo, dont la passion pour une femme mariee pourrait faire basculer la carriere de sa mere et l'equilibre familial. Charlotte Mendelson donne la parole a chacun de ses personnages, alors bien sur le resultat frole parfois la cacophonie, a l'image des diners de famille organises par Claudia. Mais l'effet est la: de la difficulte de trouver sa voix / sa voie (vous excuserez la cuistrerie) dans le concert familial. Et elle n'en reste pas moins une redoutable observatrice de la comedie humaine. Elle ecoute aux portes, elle lit la lettre cachee sous le matelas, elle ausculte le fond des ames et elle nous livre le fruit de ses decouvertes dans une langue alerte et aceree. C'est drole, c'est cruel, et si familier! Ouverture "The wedding will begin in fourteen minutes. Grand children frolic in the bright sunlight. Elderly and difficult cousins, naphthalene-scented in ancient Marks and Spencer's good winter coats, raise their chins and ignore each other, their cheeks wet with wind-tears. Despite the intense cold of this February day, nobody wants to go inside. It is much more fun to circulate, speculate, pretend to ignore the onlookers, wait for the photographers to look your way. But they will not. No one is interested in you. There is one star in this show: tall and distractingly voluptuous in sea green silk devore. With her in their midst, this brilliant schtuppable pioneer, who could not be happy? Every one of the three professionals' cameras, the eighty-one amateur Nikons and Canons, points at that bone structure, that smile."
9 mai 2009

Opium War

Poster_for_Opium_War Realisateur : Siddiq Barmak Prix du meilleur film au Festival du film de Rome 2008. Un helicoptere americain est abattu dans la montagne afghane. Les rescapes, un officier et un soldat sorti des banlieues, errent dans la montagne et finissent par tomber sur un champ de pavot cultive par un paysan et sa nombreuse famille, loges dans un tank sovietique abandonne. J'ai couru voir ce film quand j'ai vu qu'il passait un soir au Tricycle, le cinema d'arts et d'essai 'engage' de Kilburn. J'avais adore le precedent film de ce realisateur : 'Osama' , l'histoire d'une petite fille que sa mere fait passer pour un garcon pour echapper au sort reserve aux femmes par les Talibans, un petit bijou de realisme poetique. Le film a la meme beaute sauvage que le paysage des hauts plateaux desertiques qui en est la toile de fond, cet univers atonal et desole ou la seule trace d'activite humaine tient dans les carcasses calcinees de machines de guerre a l'abandon, restants de la colere des dieux et de la folie des hommes. Les rapports humains ne sont pas en reste, tant dans la brutalite de l'officer avec son soldat, que dans celle de l'oncle adolescent avec les femmes de la famille, des epouses entre elles, et des chefs du traffic de l'opium a l'encontre du paysan. Le burlesque est partout present du reste, particulierement grace au duo Dom Quichotesque des deux soldats. "There is no humour in Paradise" comme disait Mark Twain, et nous sommes ici aux portes de l'enfer. Et puis, de temps a autres, dans cet univers de desolation, on est surpris par un eclair intempestif de beaute, l'eclat fugitif du rose des fleurs de pavot qui se balancent au vent, et l'echo d'un poeme. Un beau film donc, meme si on peut regretter certaines longueurs. Les amateurs de films d'action passeront leur chemin. Ceux qui ont aime pourront aller voir Le silence de la ruche du realisateur espagnol Erice, et lire La Route de Cormac Mc Carthy.
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6 mai 2009

State of Play - Jeux de Pouvoir

Sortie en France le 24 juin 2009 Jeux_de_pouvoir_affiche_fichefilm_droite Thriller politique realise par Kevin Mc Donald (Le dernier roi d’Ecosse), avec Russel Crowe, Ben Affleck, Helen Mirren et Robin Wright Penn. Le jeune parlementaire Stephen Collins (B.A.) est nomme president de la commission d’echargee de superviser les depenses de la Defense. Le jour de l’ouverture de la session, sa jeune assistante, et maitresse, meurt dans des conditions mysterieuses. Son ami Cal Mc Affrey (R.C.), journaliste chevronne, decide de mener l’enquete. Le film remplit son contrat. Le scenario est bien ficele et ne megote pas sur les bonds, rebonds et rebondissements, les enjeux sont majeurs, ainsi que les acteurs. Il y a bien deux moments mievres dans le film, de ceux dont on se dit ‘Non, quand meme, ils vont pas oser!’, mais ils sont heureusement suffisamment a la fin pour ne pas se mettre a dos les spectateurs sensibles. Tres divertissant sans etre inoubliable. Vaut en tout cas une babysitter, pour ceux a qui ce parametre est parlant, et qui sont amateurs du genre. Une seule deception : Helen Mirren, dans le role du redacteur en chef irascible, qui n’a visiblement pas su choisir entre M de James Bond et the Queen pour composer son personnage.
1 mai 2009

Kuniyoshi a la Royal Academy

key_011_saved_for_web_4000 Peu de Vagues, et presque pas de paysages chez ce contemporain de Hokusai et Hiroshige. Beaucoup de guerriers redoutables en revanche, qui roulent des yeux terribles et poussent de terribles cris. Je les passe rapidement. J'ai tendance a penser que le portrait de samurai doit etre un gout acquis, a mon grand tort sans doute. Je prefere clairement les portraits de beautes au long visage pensif, et puis ces estampes illustrant des scenes de la mythologie japonaise, formidables d'excentricite et d'energie dans la composition. Bienvenue au Japon de Haruki Murakami et des mangas. Et une decouverte : le sens de l'humour de l'artiste, particulerement dans sa serie d'estampes 'publicitaires' comme cette femme de pecheur vantant un restaurant de poisson a la vue inegalee, et dont le filet de peche cache la perspective sur le Mont Fuji, et celui ci, mon prefere : une femme qui lit avec attention un programme de theatre, avec en arriere plan un tableau representant une baleine qu'on hisse sur le rivage. Jusqu'au 7 juin 2009 PS Pour une journee a theme, poursuivre par un dejeuner bento sur les banquettes jaunes acidule de Yoshino, 3 Piccadilly Place. La meilleure cantine japonaise du centre de Londres.
28 avril 2009

In The Loop

image Tres drole. A voir pour tous ceux qui regrettent d'avoir soutenu la guerre en Irak, et surtout pour les autres. C'est une satyre politique qui demonte les intrigues de palais ayant mene a la fameuse decision de l'ONU. On retrouve Donald Rumsfeld, le conseiller en communication de Tony Blair Alastair Campbell, le ministre anglais Robin Cook, et tout un arsenal d'assistants et de conseillers plus incompetents et depasses les uns que les autres. C'est d'une ferocite noire pour les hommes politiques, furieusement bien joue et profondement rejouissant. Extrait. Alastair Campbell, a l'un de ses ministres qui a declare publiquement vouloir 'une lente ascension de la montagne du conflit' : "Are you some f..... sort of nazi Julie Andrews?!" Attention, a voir avec sous titrage a moins d'etre parfaitement bilingue. Je croyais que c'etait mon cas, et j'ai ete larguee sur 50% des dialogues. NB Le film est adapte d'une serie televisee de la BBC, 'In the thick of it'.
27 avril 2009

Les Petits Papiers (Les Clochards)

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Petits Papiers d'Albion
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